Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
I just don't know what to do with myself
8 octobre 2008

Le travail, c'est la santé.

Un peu rude, le réveil qui sonne à 5h25, sur le chomâge en hausse, les indices en baisse et la crise un peu partout.
Légèrement contraignant, le dernier baiser sur le front du bienheureux qui aura le délice suprême de ne se lever que deux heures plus tard, et l'éternel plaisir de s'enrouler dans la couette en cherchant le drap frais au son d'une porte qui claque et de bruits de talons dans l'escalier.
Mais quel bonheur, de s'engouffrer dans l'anonymat d'une fin de nuit, d'avoir la borne Velib' pleine à craquer, et de profiter pleinement d'une route dégagée de ses dangers à quatre roues.
J'ai savouré cette matinée de travail  dans sa moindre seconde. Je n'avais pas travaillé depuis jeudi 21h, et c'est peu de le dire, mais cela m'avait manqué.
J'aime ce boulot. Je ne parle à personne, je ne suis pas encore passée pro, je gagne des clopinettes, mais à part quand j'ai fait la fille pas très au point qui ne vient pas et ne prévient pas, je n'ai jamais eu la boule au ventre en passant mon badge sous la pointeuse.
J'aime ma place attitrée, qui a déjà changé une bonne douzaine de fois.
Il y a eu tout d'abord celle près du dispatcheur, au moment de ma formation.
Puis celle du deuxième carré, quand je suivais Eschyle du regard et qu'il me le rendait bien.
Ensuite vint celle près de la poubelle, pour avoir un accès rapide à la salle de pause.
Il y eut également celle tout au fond, pour poser mes pieds sur le mur.
Actuellement j'opte pour celle près de la fenêtre, parce que j'aime le ciel d'une manière générale.
Cela m'avait manqué de ne pas écrire 150 fois la même information, de ne pas me faire ma tisane toutes les deux heures, de ne plus voir ma pièce de deux euros rejetée par la machine à café.
Et puis, aujourd'hui, le mec du matin dont j'ai retrouvé le prénom hier soir alors que je cherchais le sommeil a été sympa avec moi. Souriant. Il est venu me voir 8 fois.
Même Jean-Eudes m'a donné l'impression que je leur avais aussi manqué. Un peu.
J'étais heureuse de travailler. Et puis, j'ai découvert une émission hilarante sur Canal+, un talk-show US à mourir de rire.
Bien sûr, j'étais morte de fatigue en rentrant chez moi, et j'ai bien entamé la prochaine nuit avec une sieste de quatre heures. Je risque donc de lutter pour la reprendre ce soir. Et demain, rebelotte 5h25.
Je n'ai donc rien fait d'utile, mais je me sens bien quand même.
Je m'apprête à aller chercher un sandwich grec pour Pollock. Mais pas n'importe lequel. LE sandwich grec. Le meilleur de Paris, de notoriété public. Celui qui vous fait renoncer à tous les autres, définitivement. Celui dont la viande est fine et goutue, dont les frites semblent aériennes et dont les gérants ferment boutique une fois la broche à nue. Ce qui arrive fréquemment avant 20h30, tant la petite salle ne désemplit pas d'amateurs.
Je vais donc lui chercher son petit repas du soir, ça me fera l'occasion d'une bonne balade! (Accent de Valérie Lemercier dans "Les Visiteurs".)
Puis je l'attendrais en débouchant une bouteille de bon Bordeaux aux armoiries de ma famille, dont j'ai retrouvé une caisse pleine offerte par ma mère il y a quelques années, égarée dans mon buffet design blanc laqué. (Qui coûte un SMIC.) (Avant, j'étais riche.)
Puis nous regarderons Grey's anatomy et il s'endormira à force de regarder le plafond. (Pollock n'aime pas les séries, il y a toujours des histoires de cul et de gens qui trompent.) (Même si à cet égard là on est tout de même assez loin de Nip/Tuck, nous sommes bien d'accord.)
Et vous savez quoi? Je sais que je vais passer une très bonne soirée.

Publicité
Commentaires
I just don't know what to do with myself
Publicité
Publicité